Notice
Biographique.
Jacob Boehme est, sans aucun
doute, l'un des plus grands Gnostiques Chrétiens. Ce terme lui est appliqué non
pas dans le sens des soi-disant hérétiques tels qui existèrent aux premiers
siècles de l'ère chrétienne, mais pour décrire une sagesse basée sur une
révélation directed et exprimée par des mythes et symboles plutôt que
par des concepts - une telle sagesse est plutôt de type contemplatif que
discursif, elle est une philosophie religieuse ou une théosophie.
Les deux
caractéristiques de Boehme sont la grande simplicité du cœur et la pureté
enfantine de l'âme. Il n'était ni un savant, ni un lettré, ni un enseignant. Il
appartient à cette classe d'hommes sages et de bon sens qui viennent du peuple.
Comme enfant, il avait une faible constitution, aussi fût-il placé comme
apprenti cordonnier et suivit l'école primaire du village d'Alt Seidenberg. A
l'âge de 24 ans, de devient citoyen de la ville de Görlitz et ouvre une échoppe
de cordonnier. En mai de cette année-là, il épouse la fille du boucher local,
Catharina Kuntzchmann, et peu de temps après, il achète une maison.
Entre 1600 et 1611, le couple eut quatre fils. Tout au
long de sa vie, il fut un commerçant actif, un bon père de famille, un
conseiller en transactions financières, transport de marchandises, un agent
immobilier et un négociateur lors de disputes de guildes ainsi que dans des
affaires civiles et privées. Comme tous les citoyens de Görlitz, Boehme dût
faire face aux difficultés financières découlant de la Guerre de Trente Ans.
Pour un
homme comme Boehme, ayant un grand intérêt pour la religion, la ville de
Görlitz était un endroit excitant. Il y avait dans cette ville des émules du
spiritualiste Caspar Schwenckfeld von Ossig (1489-1551) ainsi que
d'autres groupes étudiant les œuvres de l'alchimiste Théophraste Bombast von
Hohenheim (appelé aussi Paracelse) (1493-1541), et du mystique Valentin
Weigel (1533-1588). Bien que Boehme ait étudié les divers enseignements de
sa ville, ou même s'il n'en avait été que simplement averti, sa doctrine ne peut
pas être expliquée par leur influence et Boehme n'y a fait aucun emprunt.
L'explication des sources de sa sagesse est un problème très complexe car elle
implique la possibilité d'une révélation personnelle, d'une illumination, ou
d'un don charismatique.
L'étincelle
qui enflamma l'environnement de Boehme fut produite par l'arrivée de Martin
Moller, nommé pasteur luthérien de la cité en 1600. Il y organisa immédiatement
un "Conventicule des Vrais Serviteurs de Dieu " pour
tenter de réintroduire une présentation assez rébarbative du luthérianisme de
l'époque: renouvellement personnel, croissance spirituelle individuelle,
expérience religieuse. Boehme, intéressé par la nouveauté, rejoignit ce
mouvement. C'est peu de temps après, à la fin de l'année 1600, que Boehme eût
sa première grande vision. Il se mit à écrire et finit son Aurora
en 1612. Un de ses amis fit faire des copies de ce livre et les fit circuler.
C'est en 1613 que l'une de ces copies tomba entre les mains du successeur de
Martin Moller: le Pasteur principal Gregory Richter qui, en plus d'être
concerné par la défense de l'orthodoxie Luthérienne, avait de raisons
personnelles pour attaquer Boehme. Il fit confisquer les œuvres de Boehme le 30
juillet 1613, et il lui interdit de publier de nouveaux écrits.
Boehme cessa donc d'écrire pour un "sabbat
d'années" comme il le décrivit. Il fut l'objet d'une nouvelle illumination
en janvier 1619, qui défia de nouveau son esprit prophétique. Il rompit alors
son silence et écrivit pratiquement sans interruption de 1619 à 1623.
L'enthousiasme de ses disciples eut pour effet d'en répandre la rumeur dans un
cercle assez large. Richter reprit sa furie car les autorités n'avaient pas été
mises au courant des travaux de Boehme depuis 1619 et croyaient qu'il était resté
silencieux.
La
publication du Chemin vers le Christ le jour du Nouvel An de 1624
provoqua immédiatement une série de sermons enragés de Richter. Le conseil
municipal annonça à Boehme, au mois de mars de la même année, qu'il devait
chercher fortune ailleurs et celui-ci alla s'installer à Dresden pour quelques
temps. Vers la fin de 1624, malade mais travaillant à son dernier livre, Boehme
rentra dans sa maison de Görlitz. Richter était mort et ce fut son remplaçant
qui vint administrer le prophète mourant. Selon lui, Boehme mourut en bon
Luthérien orthodoxe le 17 novembre.
Des recherches récentes ont découvert que Boehme était
bien plus qu'un simple cordonnier. Il semblerait avoir organisé le commerce du
cuir dans toute la région. Ses pratiques commerciales étaient proches de ce que
l'on appelle le "dumping" de nos jours. Le Pasteur Richter, dont des
membres avaient perdu des sommes considérables à cause de la concurrence de
Boehme, avait en effet des raisons puissantes pour obtenir son bannissement de
Görlitz.
L'univers,
selon Boehme, fut créé selon la description du Prologue de l'évangile selon
Saint Jean. Dieu le créa par son Verbe ou sa Parole. Il est triple, dès
l'origine, et comprend dans sa sagesse, les êtres individuels. Le monde créé
révèle progressivement sept caractéristiques. La première est le dureté,
qui est la conception que Dieu a de Lui-même. Elle est suivie de l'attraction,
et de la crainte qui est le résultat des deux premières. La quatrième
est l'allumage du feu qui est à la base de la vie sensitive et
intellectuelle. Ce feu émet la lumière-amour qui dissipe les ténèbres de
l'individualisme des quatre premières caractéristiques. La sixième est le pouvoir
divin de la parole, la septième est la parole elle-même. Chacune des
sept caractéristiques est présente dans chaque créature et réfléchit son
opération de toute éternité
l'être humain, créé à l'image de Dieu, est donc fait
de feu et de lumière. L'âme humaine est entraînée dans le courant de feu de la
nature éternelle et doit retourner à sa source comme une lumière, comme amour.
Boehme utilise deux de ses allégories préférées pour décrire ce retour: la
parabole du fils prodigue et le travail qui reste à faire dans le vignoble. Le
voyage de retour est entrepris, et lorsque la volonté est soumise, le travail
de la vigne est accompli. Le retour à la demeure est une expérience de
contemplation divine et la conclusion du travail donne l'ouverture de cette
contemplation divine. Toutes les créatures, sans aucune exception, retournent
dans l'unité de Dieu.
La Fraternité Universelle et le Retour à l'Unité
Sa conception du Créateur est celle d'un Dieu parfait, immobile,
complet, satisfait, tout-puissant, omniscient et infiniment bon. Il a créé le
monde et l'être humain pour Sa plus grande Gloire et pour le bien de la
Création. L'acte de création n'a pas été provoqué par quoi que ce soit. ni ne
répond à aucun besoin de Dieu, mais fut le résultat d'une décision arbitraire,
purement et simplement. Elle n'ajoute rien à l'Etre Divin ni ne L'enrichit en
aucune manière. Dans ce contexte, toutes les créatures participent à la même
vie et sont, pour cette raison, toutes inclues dans l'unité de Dieu, même les
règnes inférieurs de la nature. Le concept boehmien du paradis était l'unité
originale de la création et qui est aussi le lieu de retour dans l'unité
primordiale des âmes après leur mariage mystique avec la Sagesse Divine (ou
Theosophia) - voir aussi le Retour du Christ.
Voila le sujet qui occupe la plus grande partie de
l'enseignement de Boehme, c'est le sujet privilégié qu'il a choisi de traiter
et qui le force jusqu'au dépassement des limites du langage. Il va bien plus
loin que l'axiome de la contradiction. Tous les êtres sont créés dans et par le
Verbe de Dieu et se trouvent reflétés dans la parole humaine. Chaque chose
possède un Kraft, qui se traduit en français par un Pouvoir ou
une Energie , qui est en constant parallèle avec le Kraft qui réside
au-dessus de toute chose, le Verbe de Dieu. C'est à cause de la relation
étroite qui existe entre le microcosme et le macrocosme, que la parole de
l'être humain doit être prononcée avec précaution. L'être humain parle et
possède le pouvoir créateur de sa parole. L'imagination est l'aspect par
lequel l'être humain oriente sa conscience. Cet aspect est normalement neutre.
Il développe l'impression dans l'être humain. La Magie commence
là où s'arrête l'imagination. La magie est le pouvoir qui transperce
l'imagination pour arriver au Mysterium Magnum, au Grand Mystère. La recherche
et la découverte de la Magie forme "la meilleure théologie, dans
laquelle on découvre le fondement de la Foi. " (Six Points
Mystiques: 5:23). c'est dans la fondation de la Magie éternelle; que sont
créées les choses de par elles-mêmes à partir de rien. Elle fait Quelque chose
à partir de Rien et le fait en dehors de l'activité de la volonté dans l'être
humain. "La volonté ne possède rien; il n'y a rien qui puisse lui
donner quoi que ce soit. Il n'existe aucune lieu dans lequel la volonté puisse
se découvrir elle-même, ou se reposer. "(Mysterium Pansophicum).
Pour cela, en ce qui concerne l'être humain, ce n'est que lorsque la volonté
humaine, son désir, sa capacité de créer en dehors du Grand Plan du Créateur,
auront été totalement soumis, que la création du Verbe peut avoir lieu, et que
son mariage avec la Sagesse Divine, la Theosophia ne sera entièrement
consommé.
Jacob Boehme
OU
Ecrit en l'an 1620
Cette traduction est due au travail collectif des membres du Groupe
Martiniste "Quatuor Coronati", Collège de New York, rattaché à
l'Ordre Martiniste des Pays-Bas. Elle n'a d'autre but que de mettre à la
disposition des étudiants de la théosophie classique l'un des textes rares du
théosophe de Görlitz, dans un langage contemporain.
La connaissance précieuse ne sera pas obtenue tant que
l'âme n'aura pas assiégé, conquis et abattu le mal, ayant ainsi gagné la
couronne de fleurs du Chevalier, que la Chasteté gracieuse et vierge pose sur
le front du champion du Christ, après sa victoire. Alors la connaissance
merveilleuse montera, mais sans la perfection.
Le
premier point
1.
Tout
ce qui est substance et tangible est dans ce monde. Etant donné que l'âme n'est
ni une substance ni une entité en ce monde, ni sonsang et ni son eau ne sont
substance ou entité dans ce monde.
2.
Il
est certain que l'âme, avec son sang et son eau, réside dans le sang et dans
l'eau extérieurs; mais sa substance est magique. Car l'âmeest aussi un feu
magique, et son image ou forme est créée dans la lumière (par la force de son
propre feu et de sa propre lumière) émanant du feu magique; et pourtant
celle-ci est une image véritable de chair et de sang, mais non pas dans son
état original.
3.
Comme
la sagesse de Dieu a un être et cependant existe: la sagesse n'est pas un être.
Ainsi l'âme avec son image possède une existence,et pourtant celle-ci, l'âme,
n'est qu'un feu magique, mais sa subsistance prend sa source dans sa substance.
4.
De même qu'un feu a besoin de substance pour
brûler, ainsi le feu magique de l'âme a la chair, le sang, et l'eau. Il n'y
aurait point desang si la teinture du feu et de la lumière n'étaient point de
l'eau. Cette teinture est l'entité ou la vie de la sagesse (qui a en elle
toutes les formes de la Nature), et est l'autre feu magique.
5.
Car
elle donne toutes les couleurs; et de sa forme émane l'énergie divine de la
nature douce de la lumière (c'est-à-dire: selon la propriétéde la lumière qui
est en elle); et selon la propriété du feu qui est en elle; elle est une
subtilité de la transmutation. Elle peut mener toute chose à son degré le plus
élevé; bien qu'elle ne soit pas un esprit vivant, mais l'entité suprême.
6.
Ainsi,
la teinture est la même entité dans l'eau, et elle introduit en cette dernière,
les propriétés du feu et de la lumière, avec toutes lesforces de la Nature par
lesquelles elle transforme l'eau en sang; et ceci elle le fait dans l'eau
extérieure et aussi bien que dans l'eau intérieure, de même qu'elle le fait au
sang extérieur et intérieur.
7.
Le
sang intérieur de l'état de la substance divine est également magique; car
c'est la Magie qui le transforme en substance. C'est le sangspirituel, que la
nature extérieure ne peut atteindre (rügen), que par imagination. L'imagination
intérieure introduit la volonté extérieure dans le sang intérieur, par ce
processus, le sang et la chair de l'état de la substance divine sont corrompus,
et la noble image de la ressemblance avec Dieu est éclipsée.
8.
Le sang et la chair de l'âme résident dans le
plus haut mystère, car ils sont l'état de la substance divine. Et lorsque le
sang et la chairextérieurs meurent, ils tombent dans le mystère extérieur, et
le mystère extérieur tombe dans le mystère intérieur.
9.
Et chaque feu magique a son éclat et son
obscurité en soi-même; ce qui cause la désignation d'un jour final de
séparation: lorsque tousdevront passer à travers un feu et seront éprouvés, ce
qui déterminera ceux qui seront aptes, et ceux qui ne le seront pas. Alors toute chose retournera dans sa propre magie, et
sera alors comme elle était depuis l'éternité.
Le deuxième point.
Page: 1
1.
Dieu
seul, depuis l'éternité est tout. Son essence se divise en trois distinctions
éternelles. La première est le monde-feu, la seconde est lemonde des ténèbres,
et la troisième est le monde-lumière. Et pourtant, il n'y a qu'une seule
essence, l'une dans l'autre; mais l'une n'est pas l'autre.
2.
Les
trois distinctions sont pareillement éternelles et sans limites, ni ne sont
restreintes ni dans le temps ni dans l'espace. Chaquedistinction s'enferme en
elle-même dans un être; et sa qualification est en accord avec sa propriété, et
dans cette qualification réside aussi son désir, comme le centrum naturae
(centre de la nature).
3.
Et
le désir est sa création, car le désir crée l'être où il n'y en avait point, et
cela dans l'essence du désir, selon la propriété du désir. Etl'ensemble n'est
qu'une Magia, ou la faim pour l'état d'être.
4.
Chaque
forme crée un être dans son désir; et chaque forme se remplit du miroir de sa
propre clarté, et a sa vision dans son propre miroir.Sa vision est une ténèbre
pour un autre mirroir, et sa forme est cachée pour un autre œil; mais dans la
sensation, il y a une différence.
5.
Car
chaque forme dérive sa sensation de l'état originel des trois formes de la
Nature, à savoir: l'aigre, l'amer et l'angoisse; et pourtant,dans ces trois
formes, il n'y a aucune souffrance en soi, mais le feu y cause la douleur que
la lumière transforme à nouveau en douceur.
6.
La
vraie vie est enracinée dans le feu; il y a un lien entre la lumière et les
ténèbres. Ce lien est le désir avec tout ce dont il se remplit; c'estpour cela
que le désir appartient au feu, et que sa lumière brille de ce feu. Cette
lumière est la forme, pou la vue, de cette vie; et la substance introduite dans
le désir est le bois à brûler dont le feu brûle, qu'il soit dur ou tendre;
c'est aussi son royaume de paradis ou d'enfer.
7.
La
vie humaine est le lien entre la lumière et les ténèbres; elle brûlera dans
celle à laquelle elle s'abandonnera. Si elle s'abandonne au désirde l'essence,
elle brûlera dans l'angoisse, dans le feu des ténèbres.
8.
Mais
si elle s'abandonne à un néant, elle sera sans désir et tombera dans le feu de
la lumière; et ainsi brûlera sans douleur; car ellen'apporte à son feu aucun
combustible qui pourrait alimenter un feu. Comme il n'y a aucune douleur en
elle, ni que la vie ne reçoit pas de souffrance, car elle (la vie) n'en
contient aucune en elle-même; elle (la vie humaine) tombera dans la Magia
première, qui est Dieu dans sa triade.
9.
Lorsque
naît la vie, celle-ci possède tous les trois mondes en elle. Elle sera contenue
dans le monde auquel elle s'unira et c'est de ce feuqu'elle brûlera.
10.
Car,
lorsque la vie s'enflamme, elle est attirée par tous les trois mondes; et ils
se meuvent dans l'essence, comme dans le premier feu quis'enflamme. Quelle que
soit l'essence que la vie, dans son désir, choisisse et reçoive; c'est de ce
feu qu'elle brûlera.
11.
Si
la première essence dans laquelle la vie s'enflamme est bonne, alors le feu est
aussi plaisant et bon. Mais si celle-ci est mauvaise etobscure, qu'il consiste
d'une propriété de violente furie, alors le feu sera aussi un feu-furie, et il
aura un désir correspondant, se conformant à la propriété de ce feu.
12.
Chaque
imagination désire seulement une essence pareille à elle-même et de la nature
dont elle naquit originellement.
13.
Actuellement,
la vie de l'homme est pareille à une roue dont bientôt le point le phus bas
deviendra le point le plus haut. Elle s'enflammeà chaque essence et se souille
de chaque essence. Mais elle se baigne dans le mouvement du cœur de Dieu, une
eau de gentillesse; et de cet endroi, elle est capable d'introduire un état de
substance dans son feu-vie. L'élection de Dieu ne dépend pas de la première
essence.
14.
Car
la première essence n'est que le Mysterium pour une vie; et la première vie
ainsi que le feu dont elle s'enflamme, appartient auMysterium dont elle a pris
l'essence; que cette essence soit entièrement violente, ou une essence mixte,
ou une essence de lumière en accord avec le monde-lumière.
15.
La
propriété dans laquelle la vie prend ascension est aussi celle dont brûlera sa
lumière. Cette vie n'a pas d'élection et aucun jugement nesera porté sur elle;
car elle tient de sa propre condition primitive, et porte son jugement en
elle-même. Elle se sépare de toute autre source (Qual); car elle ne brûle que de
sa propre source, de son propre feu magique.
16.
L'élection
est en rapport avec ce qui est introduit, qui peut appartenir à la lumière,
soit aux ténèbres. Car selon que ce qui est introduitappartienne à une
propriété ou à une autre, ainsi sera aussi la volonté de sa vie. C'est ici que
l'on peut savoir si elle est d'une nature de violente furie, ou d'une essence
d'amour. Aussi longtemps qu'elle brûle d'un seul feu, elle est abandonnée par
l'autre; et l'élection du feu dans lequel elle brûle se transmet à la vie, par
ce même feu aussi longtemps qu'elle reste dans ce feu.
17.
Mais
si la volonté de ce feu (comme le punctum volant) plonge dans un autre feu et
s'y enflamme, elle pourra allumer de ce feu la vieentière, et pourra rester
dans ce feu.
18.
Alors la vie renaît, soit au monde des ténèbres
ou à celui de la lumière, (selon le monde dans lequel la volonté s'est
enflammée), et alorssurgit une autre élection. Et voila la raison pour laquelle
Dieu tolère que l'homme enseigne, et il en est de même du diable. Chacun d'eux
désire que la vie plonge dans son propre feu et s'y allume d'elle-même. Et ainsi l'un des mysterium saisit l'autre.
Le troisième point
1.
Une chose qui est Une n'a ni commandement, ni
loi. Mais si cette chose se mélange à une autre, il en résulte deux êtres
distincts, existantcomme un seul, mais aussi deux volontés, l'une opérant à
l'encontre de l'autre. Voilà
l'origine de l'opposition ou de l'inimitié.
2.
Considérons
l'opposition à Dieu. Dieu est Un et bon; sans aucune souffrance ou qualité
limitée (Qual); et bien que toute source ou qualité
Page: 2
(Qual) soit en Lui, Il n'est pas encore manifesté. Car le bien a
absorbé le mal, le contraire de soi-même, et le garde enfermé dans le bien, tel
un prisonnier; car le mal sera l'une des causes de la vie et de la lumière,
mais non manifestée. Pourtant, le bien meurt dans le mal, afin de pouvoir se
mouvoir dans le mal, sans souffrance ni sensation, en soi-même.
1.
L'amour
et l'inimitié sont une seule et même chose; mais chacune réside en soi-même, ce
qui en fait deux choses distinctes. La mort est laligne de démarcation
entr'elles; et pourtant la mort n'existe pas, sauf que le bien meurt au mal,
comme la lumière est morte à la morsure du feu et ne sent plus le feu.
2.
Nous
devons donc encore expliquer le péché dans la vie humaine. Voici: la vie est
Une et bonne; mais s'il existe une autre qualité àl'intérieur d'elle-même,
celle-ci devient une inimitié contre Dieu, car Dieu réside dans la vie la plus
élevée de l'homme.
3.
Cependant,
aucune existence incommensurable ne peut résider dans une existence mesurable.
Car dès que la vraie vie éveille la douleur enelle-même, celle-ci n'est plus
identique au néant, dans lequel il n'y a pas de douleur. C'est pourquoi, l'une
se sépare immédiatement de l'autre.
4.
Car
le bien - ou la lumière - est comme un néant; mais si quelque chose le pénètre,
alors celui-ci devient autre chose que le néant, car lachose qui le pénètre
réside en elle-même, en tourment (Qual); car là où il y a quelque chose, il
doit aussi y avoir aussi une qualité (Qual) qui la crée et la maintienne.
5.
Considérons
maintenant l'amour et l'inimitié. L'amour ne possède qu'une seule qualité et
une seule volonté; celui-ci ne désire que l'objetde son amour, et rien d'autre;
car le bien est seulement l'Unité, et la qualité est multiple; et la volonté
humaine, qui désire de multiple choses, apporte en elle-même et dans l'Unique
(où réside Dieu), le tourment de la pluralité.
6.
Car
le multiple est ténèbre et assombrit la vie de la lumière; et l'Unique est la
lumière, car Celui-ci s'aime Soi-même et ne possède aucundésir pour le
multiple.
7.
La
volonté de la vie doit donc être dirigée vers l'Unique (comme vers le bien), et
ainsi demeurer dans une qualité unique. Mais si celle-ciimagine une autre
qualité, elle se rend elle-même enceinte de cette chose qu'elle désire.
8.
Et
si cette chose se trouve être sans fondation éternelle; elle aura une racine
périssable et fragile. Alors la chose recherchera une racinepour assurer sa
préservation, afin de subsister. Car chaque vie réside dans un feu magique, et
chaque feu doit avoir une substance pour pouvoir brûler.
9.
Cette
même chose doit créer pour elle-même une substance selon son désir afin que son
feu ait un combustible pour se nourrir. Aucunfeu-source ne peut subsister dans
le feu libre, car ce dernier ne peut l'atteindre, n'étant lui-même qu'une
chose.
10.
Tout
ce qui subsiste en Dieu doit être libéré de sa volonté propre. Il ne peut y
avoir aucun feu individuel brûlant à l'intérieur desoi-même, car le feu de Dieu
doit être son feu. Sa volonté doit être unie à Dieu, afin que Dieu et la
volonté et l'esprit de l'homme ne soient qu'une seule et même chose.
11.
Car
ce qui est Un ne peut pas être en désaccord ou en inimitié avec soi-même,
puisque ne possédant qu'une volonté. Où qu'il aille,quoiqu'il fasse, il reste
Un avec soi-même.
12.
Une
volonté unique ne peut avoir qu'une imagination unique, et l'imagination ne
créer ou ne désire que ce qui s'assimile à elle-même.C'est de cette manière que
nous devons comprendre la volonté contraire.
13.
Dieu
réside en toute chose; et rien ne Le contient, sauf si une telle chose est Une
avec Lui. Mais si celle-ci sort de l'Unité, elle sort deDieu et entre en
elle-même, et devient alors différente de Dieu, en s'en séparant elle-même. Et
voici que se manifeste la Loi qui veut que toute chose doive re-sortir de
soi-même pour retourner dans l'Unité ou bien rester séparée de l'Unité.
14.
Et
voici comment on peut savoir ce qui est péché, et pourquoi c'est péché.
Lorsqu'un être humain veut se séparer lui-même de Dieu, enune existence propre,
il éveille son propre Soi et brûle de son propre feu, qui n'a pas la capacité
du feu divin.
15.
Car
toute chose que la volonté pénétrera et dont elle prendra possession sera
devenue étrangère à la volonté Une de Dieu. Car toutappartient à Dieu et rien
n'appartient à la volonté de l'homme. Mais si celle-ci réside en Dieu, alors
tout lui appartient aussi.
16.
Donc,
nous reconnaissons que le désir est péché. Car celui-ci est une attirance d'une
séparation de l'Unité vers le multiple etl'introduction du multiple dans
l'Unité. Il voudra posséder, et pourtant devrait être sans volonté. C'est par
le désir que se cherche la substance, et c'est dans la substance que le désir
allume un feu.
17.
Chaque
feu particulier brûle selon le caractère de son être propre; et voici comment
naissent la séparation et l'inimitié. Car le Christ a dit:"Celui qui
n'est pas avec moi, est contre moi; et celui qui n'amasse point avec moi,
dissipe au lieu d'amasser ." ( Luc XI,23) Car celui-ci amasse
sans Christ; et tout ce qui n'est pas en Lui, est en-dehors de Dieu.
18.
Nous
voyons donc que l'avarice est péché; car il s'agit d'un désir extérieur à Dieu.
Et nous comprenons aussi que l'orgueil est péché,car celui-ci tendra à devenir
sa chose propre, en se séparant de soi-même de Dieu, comme de l'Unité.
19.
Car
tout ce qui réside en Dieu doit se mouvoir en Lui, dans Sa volonté. Nous voyons
donc que nous sommes tous en Dieu, comme uneunité répartie en de nombreux
membres; il va donc à l'encontre de Dieu, celui qui se sépare des autres, en se
faisant lui-même un seigneur, comme l'orgueil peut le faire. L'orgueil se fera
un seigneur, et Dieu est le seul Seigneur. Il y aura donc deux seigneurs, l'un
se séparant de l'autre.
20.
C'est
pour cela que tout ce qui désire posséder en propre est péché et une volonté
contraire, même s'il s'agit du boire ou du manger. Sila volonté imagine dans
cet état, elle s'en remplit et en allume le feu propre, et dès lors, un autre
feu brûle dans le premier et devient une volonté contraire et une erreur.
21.
C'est
pourquoi nous devons cultiver, en-dehors de l'opposition, une volonté neuve,
qui s'abandonnera de nouveau dans l'Unité simple;et l'opposition devra être
brisée et tuée.
1.
Considérons
maintenant le Verbe de Dieu devenu humain. Si l'homme y place son désir, il
sortira de la douleur (Qual), de son feu
2.
propre
et sera un nouveau-né dans le Verbe. Et ainsi la volonté naissante résidera en
Dieu; mais la volonté première restera avarice, matérialité et pluralité.
22.
De
même, la pluralité du corps doit être brisée, et celle-ci doit périr et se
détacher de la volonté naissante, alors la volonté naissanteconnaîtra une
nouvelle naissance. Car dans l'Unité, celle-ci réabsorbe tout en soi-même, non
avec un propre désir, mais avec son propre amour - un amour qui est uni à Dieu
-, afin que Dieu soit entièrement en tout, et que Sa Volonté soit la volonté de
toute chose; car en Dieu n'existe qu'une seule volonté.
23.
Ainsi
nous découvrons que le mal doit être subordonné à la vie du bien, pour autant
que la volonté se retire à nouveau du mal, desoi-même, dans le bien; car le feu
de la vie est constitué de férocité.
24.
Mais
la vie de la volonté de la vie doit être retournée contre elle-même, en
conflit; car elle doit fuir sa férocité et ne plus la vouloir. Elle nedoit plus
vouloir désirer, et cependant la volonté de son feu (c'est à dire la vie de son
feu) désire et doit posséder le désir. Voici donc la chose: renaître dans la
volonté.
25.
Chaque
volonté-esprit qui reste dans le désir du feu de sa vie (comme dans l'ardeur du
bois pour le feu), ou qui y pénètre et possède leterrestre, reste séparée de
Dieu aussi longtemps qu'elle possède ce qui est étranger, c'est à dire le
terrestre.
26.
Donc
nous reconnaissons comment la superfluité du boire et du manger engendre le
péché. Car la volonté pure, qui se sépare du feu dela vie, est noyée dans le
désir et emprisonnée, et ainsi se trouve trop faible dans le combat. Car la
source du feu (ou du désir) la garde captive et la remplit d'ardent désir, de telle
manière que cette même volonté dirige son imagination dans le désir.
27.
De
même, la volonté placée dans le désir du boire et du manger est terrestre et
est séparée de Dieu. Mais la volonté qui s'échappe du feuterrestre, brûle dans
le feu intérieur et est divine.
28.
La
volonté qui s'échappe du désir terrestre ne s'élève pas du feu terrestre. Non,
elle est la volonté du feu de l'âme, qui a été capturée etcachée par le désir
terrestre. Elle ne désire pas rester dans le désir terrestre, mais veut
retourner dans son Unité, en Dieu, de laquelle elle trouva originellement sa
source.
29.
Mais
si celle-ci est gardée prisonnière du désir terrestre, elle sera enfermée dans
la mort et souffrira l'agonie. Voici comment comprendrele péché.
Le
quatrième point.
1.
Lors de la création du monde et de tout être,
le Père se mit en mouvement selon Sa propriété, c'est-à-dire par le centre de
la Nature, par lemonde ténébreux et le monde-feu. Ceux-ci continuèrent leur
mouvement et leur domination jusqu'au moment où le Père se déplaça selon son
cœur (et le monde-lumière), et Dieu devint homme. Ensuite, l'amour régna, la
lumière vainquit la propriété de violente furie du Père et guida le Père dans
le Fils avec amour.
2.
Puis
le Fils eut domination sur ceux qui s'attachèrent à Dieu; le Saint-Esprit (qui
provient du Père et du Fils) attira les hommes vers lalumière d'amour, à
travers le Fils, vers Dieu le Père.
3.
Mais à la fin des temps, le Saint-Esprit
reviendra au Père et aussi dans la propriété du Fils et les deux propriétés
deviendront actives àl'instant. L'esprit du Père se révélera dans le feu et la
lumière, mais également dans la violente colère du monde des ténèbres. Alors le royaume retournera au Père. Car le
Saint-Esprit doit gouverner éternellement et être un révélateur éternel dans le
monde-lumière aussi bien que dans le monde des ténèbres.
4.
Car
les deux mondes resteront immobiles; et le Saint-Esprit, qui provient du Père
et du Fils, a le droit de régner éternellement dans lesdeux mondes, selon la
nature et la propriété de chacun de ces mondes.
5.
Lui
seul sera le révélateur des merveilles. Et la domination éternelle qu'Il
exercera avec l'Esprit, sera rendue au Père (qui est tout), par leFils.
Le cinquième point.
1.
La
Magie est la Mère de l'éternité, de l'être de tous les êtres; car elle se crée
elle-même et son entendement réside dans le désir.
2.
Elle
n'est elle-même qu'une volonté et cette volonté est le grand mystère de tous
les miracles et de tous les secrets; mais elle se manifesteelle-même par
l'imagination de la faim du désir d'exister.
3.
C'est
l'état originel de la Nature. Son désir crée une image (Einbildung). Cette
image ou figure est seulement la volonté du désir. Mais ledésir crée dans la
volonté un être semblable à ce que contient la volonté.
4.
La
magie véritable n'est pas un être, mais l'esprit du désir de cet être. C'est une
matrice sans substance, mais qui se manifeste dans unêtre de substance.
5.
La
Magie est l'esprit, et l'être est son corps; et pourtant les deux ne font
qu'un, comme l'âme et le corps ne font qu'une seule personne.
6.
La Magie est le plus grand secret, car elle est
supérieure à la nature et elle crée la nature selon la forme de sa volonté. Elle
est le mystère duTernaire; c'est-à-dire qu'elle réside dans le désir, dans la
volonté d'aspirer vers le cœur de Dieu.
7.
Elle est la puissance formatrice dans la
Sagesse éternelle, étant un désir dans le Ternaire, dans lequel l'éternelle
merveille du Ternairedésire se manifester en coopération avec la Nature. C'est le désir qui s'introduit dans la Nature
ténébreuse, et par la Nature dans le feu, et par le feu, par la mort ou la
violence, dans la lumière de la Majesté.
8.
Elle
n'est pas Majesté, mais le désir en Majesté. Elle est le désir du pouvoir
divin, et non pas le pouvoir lui-même, mais elle est la faim oule désir ardent
du pouvoir. Elle n'est pas la Toute-Puissance de Dieu, mais l'élément directeur
de la Puissance et du Pouvoir de Dieu. Le cœur de Dieu est le pouvoir, et le
Saint-Esprit est la révélation du pouvoir.
9.
Elle
n'est néanmoins pas seulement le désir du pouvoir, mais aussi de l'esprit
conducteur; car elle contient Fiat en elle-même. Ce quel'Esprit-Volonté révèle
en elle, elle le manifeste comme un être par l'aigreur qui est Fiat; tout cela
s'accomplit selon le modèle de la volonté. Comme la volonté forme un modèle
dans la sagesse, c'est ainsi que le désir de la Magie le reçoit; car elle a
l'imagination dans sa propriété comme un ardent désir.
10.
L'imagination
est douce et tendre, elle ressemble à l'eau. Mais le désir est dur et sec,
comme la faim; il durcit ce qui est tendre et on letrouve dans toute chose, car
il est le plus grand être (Wesen) dans la Déité. Il guide ce qui n'a pas de
fondement vers sa fondation et ce qui n'est rien vers quelquechose.
11.
C'est
dans la magie que se trouvent toutes les formes d'Etre de tous les êtres. Elle
est une mère dans chacun des trois mondes et créechaque chose d'après le modèle
et la volonté de cette chose. Elle n'est pas l'entendement, mais un élément de
création selon l'entendement et elle se prête au bien aussi bien qu'au mal.
12.
C'est tout cela que la volonté modèle dans la
sagesse, pourvu que la volonté de l'entendement y pénètre également, c'est ce
qui reçoitson être de la Magie. Elle sert ceux qui aiment Dieu dans Son Etre,
car elle créé la substance divine dans l'entendement et la prend de
l'imagination, aussi bien que de la douceur de la lumière.
13.
C'est
la Magie qui crée la chair divine; et l'entendement est né de la sagesse, car
celui-ci distingue les couleurs, les pouvoirs et lesvertus. L'entendement
conduit l'esprit vrai et juste par la bride; car l'esprit s'envole et
l'entendement est son feu.
14.
L'esprit
n'est pas rebelle, il ne devrait pas s'opposer à l'entendement; mais être la
volonté de l'entendement. Mais les sens, dansl'entendement s'envolent et sont
rebelles.
15.
Car
les sens sont l'éclair de l'esprit-feu, ils apportent avec eux, dans la
lumière, les flammes de la Majesté; et dans les ténèbres ilsapportent avec eux
l'éclair de la terreur, semblable à un féroce éclair de feu.
16.
Les
sens sont d'un esprit si subtil, qu'ils entrent en chaque être et absorbent
chaque être en eux-mêmes. Mais l'entendement éprouvetout dans son propre feu;
il rejette le mal et ne retient que le bien. Alors la Magie, sa mère, le prend
le bien et lui donne l'être.
17.
La
Magie est la mère dont provient la Nature, et l'entendement est la mère
provenant de la Nature. La Magie guide le feu féroce, etl'entendement sort sa
propre mère: la Magie, du le feu féroce jusqu'à son propre feu.
18.
Car
l'entendement est le feu du pouvoir, et la Magie est le feu ardent; et pourtant
il ne faut pas la comprendre comme un feu, maiscomme le pouvoir ou la mère du
feu. Le feu est appelé principe, et la Magie est appelée désir.
19.
Tout
est accompli par la Magie, le bon ainsi que le mauvais. Sa propre œuvre est
Nigromantia, mais elle est distribuée à travers toutesles propriétés. Dans ce
qui est bien, elle est bonne, et dans ce qui est mal, elle est mauvaise. Elle
est utile aux enfants du Royaume de Dieu, et aux sorciers du royaume du diable;
car l'entendement peut en faire ce qu'il lui plaît. Elle ne possède pas
l'entendement, et pourtant elle comprend tout; car elle est la compréhension de
toutes choses.
20.
Il
est impossible d'en mesurer la profondeur, car elle est depuis l'éternité la
base et le fondement de toutes choses. Elle est un maître dephilosophie ainsi
qu'une la mère de philosophie.
21.
Mais
la philosophie conduit la Magie, sa mère, comme il lui plaît. Comme le divin
pouvoir, c'est-à-dire le Verbe (ou le cœur de Dieu),conduit le Père sévère vers
la douceur; ainsi la philosophie (ou l'entendement) conduit sa mère vers une
qualité douce et divine.
22.
La
Magie est le livre de tous les savants. Ceux qui veulent apprendre doivent
d'abord apprendre la Magie, que leur art soit plus élevé ouplus bas. Même le
paysan des champs doit aller à l'école magique, s'il veut cultiver son champs.
23.
La
Magie est la meilleure théologie, car en elle, la vraie foi a sa fondation et
sa demeure. Et celui qui la bafoue est un fou; car il ne laconnaît pas et il
blasphème Dieu et lui-même, et il est plus un jongleur qu'un théologien
possédant l'entendement.
24.
Il est comme quelqu'un qui se bat devant un
miroir et ne connaît pas la cause de la dispute, car il mène un combat
superficiel, lethéologien injuste regarde la Magie dans sa réflexion et ne
comprend rien à son pouvoir. Car elle est à la ressemblance de Dieu, et lui
n'est pas divin, oui, il est diabolique même, selon la propriété de chaque
principe. En somme: La Magie est
l'Activité de l'Esprit-Volonté.
Le sixième point.
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1.
Le mystère n'est rien d'autre que la volonté
magique qui est encore emprisonnée dans le désir. Il peut se modeler à volonté
dans le miroirde la sagesse. Et de la manière dont il se modèle dans la
teinture, il sera fixé et formé en Magie, et enfin amené en un être.
2.
Car le Mysterium Magnum n'est rien d'autre que
la faculté qu'a la Déité de se cacher, en compagnie de l'Etre de tous les
êtres, de cemystère en procèdent d'autres, et chaque mystère est le miroir et
le modèle du suivant. Et voici la grande merveille de l'éternité, dans laquelle
tout est inclus, et qui, de toute éternité, a été vue dans le miroir de la
sagesse. Et rien ne passe qui n'ait été, de toute éternité, connu dans le
miroir de la Sagesse.
3.
Mais
vous devez comprendre ceci selon les propriétés du miroir, selon toutes les
formes de la Nature, c'est-à-dire selon la lumière etl'ombre, selon la
compréhension et l'incompréhension, selon l'amour et le courroux, ou selon le
feu et la lumière, comme il a été démontré ailleurs.
4.
Le
Magicien a le pouvoir, dans ce Mystère, d'agir selon sa volonté, et il peut
faire ce qui lui plaît.
5.
Mais
il doit être armé dans cet élément même, dans lequel il pourrait créer; sinon,
il sera rejeté au-dehors comme un étranger, et livré aupouvoir des esprits de
cet élément, qui pourront le traiter comme bon leur semble. Rien de plus ne
peut être dit à ce sujet, à cause de la tourba.
Emprunté au site de l'Ordre Martiniste des Pays-Bas.